jeudi 29 avril 2010

Une fenêtre sur le Niger

C’est en foulant le sol nigérien que le mot chaleur prend tout son sens. Il s’agit d’une sensation extrême ! Le soleil se présente à vous chaque matin comme s’il ne voulait manquer de vous dire bonjour et caresser votre peau de ses rayons. La rousse que je suis à la peau laiteuse n’est pas tout à fait certaine de l’en remercier ! C’est donc en posant mes pieds sur cette terre inconnue que je reçus le choc de ma vie, non seulement à cause de la chaleur mais par ce pays qui m’est vraiment étranger. D’un regard, j’embrassai un paysage désertique, avec ça et là du vert désespérément accroché à des buissons ou des arbres survivants. Lorsque vous franchissez la barrière de la chaleur et de l’étonnement, c’est la beauté du pays qui vous saute aux yeux.


L’accueil chaleureux, la parole facile, les Nigériens semblent plus à l’aise avec nous que nous le sommes avec eux. Nous sommes un petit groupe de québécoises foulant ce pays de nos âmes fragiles. Nous étions dans cette contrée pour rencontrer des organismes féminins s’occupant du droit des femmes.


Le moins qu’on puisse dire, c’est que la femme au Niger, comme à bien des endroits en Afrique, est le moteur parfois ignoré de ces sociétés. Présentes partout, elles sont uniques vêtues de leurs habits colorés, arborant parfois ce sourire timide. S’occupant de la famille, de la maison, des corvées d’eau, de bois, du ramassage des ordures ou d’activités génératrices de revenus, ce que l’on nomme l’économie informelle.Les femmes représentent une population très active ayant un rôle social important. Cette économie « féminine » prend souvent la forme de petits commerces sur le bord du « goudron »(1) ou dans les marchés que ce soit pour vendre du savon, des cosmétiques, de l’essence, de l’eau, des cigarettes, le fruit de petites récoltes, des poules etc. L’élément intéressant dans ce rôle que porte les femmes, particulièrement en Afrique, c’est le lien qu’elles entretiennent avec l’environnement physique et naturel. Ce dernier semble entièrement intégré à leurs tâches quotidiennes ce qui les rendraient plus sensibles à ce qui est utile pour la survie de la famille et de la communauté.

Lorsque vous arpentez les rues du marché au cœur de la ville, couleurs, senteurs et bruit se mélangent. La capitale Niamey est un amalgame intéressant de vies. Plus on s’éloigne, plus la cohue s’estompe pour faire place à des villes et des villages plus ruraux et tranquilles. Mais lorsque vous pénétrez dans cette cité, les ânes, les motos, les autos, les piétons, les chèvres, les chats, les chiens, les vaches, les chameaux se mêlent dans une logique presque indéchiffrable. Évidemment dans une pensée cartésienne, c’est le désordre mais quand on y regarde de plus près on y voit un rythme… Un rythme de vie s’alignant sur le soleil, la population, la survie et de magnifiques paysages.

Le Niger a été l’expérience humaine entre québécoises où passe quelques fois les brides d’une culture complexe, d’une population traditionnellement semblable et différente d’une ethnie à l’autre. L’empreinte d’un pays qui allume à jamais la flamme pour un continent intense.
Notes:
(1) La manière que l’on nomme au Niger les rues asphaltées car la plupart d’entres-elles sont en sable ou en terre.

2 commentaires:

paumier1 a dit…

Bonjour !
Quel beau billet sur un pays dont tout ce que je connaissais était le nom !
Je vous trouve courageuse d'avoir affronté cette chaleur. J'en serais incapable.
Malgré tout, vous me communiquez le goût d'y aller !
Je me demande si les femmes utilisent le micro-crédit sur le modèle de la banque pakistanaise Grameen...
Merci !

Corinne Guimont a dit…

Merci @paumier1 pour le commentaire. C'est en effet un pays surprenant à bien des égards... Le travail des femmes est souvent atypiques, elles le créent elles-mêmes... ayant peu accès à des structures telles que le micro-crédit car ça prend des organismes pour le gérer etc. il y en a, mais ils n'atteignent pas une majorité de femmes...